L’inclusion linguistique dans l’éducation des enfants africains

Chaque le 16 Juin, le monde célèbre la journée mondiale de l’enfant africain. Cette journée mondiale a pour but de rappeler l’importance de soutenir tous les enfants, de se mobiliser pour défendre le respect des droits et de la dignité de chacun d’entre eux. Cette année, la journée est commémorée sur le thème « Les Droits de l’enfant sur l’environnement numérique ». Or, nous savons que les enfants ne peuvent jouir de ces droits que lorsqu’ils n’ont aucune barrière linguistique. Voilà pourquoi, dans les lignes qui suivent, nous aborderons l’injustice liée à l’inclusion linguistique dans l’éducation des enfants africains (I) mais aussi le multiculturalisme comme un moyen d’inclusion linguistique (II).

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L’injustice liée à l’inclusion linguistique dans l’éducation des enfants africains.

L’injustice liée à l’inclusion linguistique dans l’éducation des enfants africains est un problème complexe qui a des conséquences néfastes pour ces enfants. La plupart des systèmes éducatifs africains sont basés sur des langues européennes, même les systèmes informatiques. Ce qui peut rendre difficile la compréhension et l’apprentissage pour les enfants africains. Cela peut également entraîner des inégalités linguistiques et culturelles et affecter la performance scolaire de ces enfants africains. Pendant la COVID-19, il a été révélé un taux assez important des élèves qui ont eu des difficultés à étudier parce que les cours en ligne étaient pour la plus part dans des langues qui n’étaient pas les leurs.

D’après l’UNESCO, par exemple, « les communautés minoritaires déjà défavorisées en raison des inégalités socioéconomiques ont été les plus touchées par l’épidémie de COVID-19. Et leur accès à l’enseignement a été entravé par le fait que leurs langues sont rarement représentées dans le Secteur éducatif et sur Internet » (Rapport du Webinaire à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle 2021).

Pour la plupart du temps, le français et l’anglais sont les langues d’enseignement dès la première année des études mais le faible niveau des enfants qui parlent déjà une autre langue à la base compromet dès lors la réussite des premiers apprentissages et la poursuite des études. Il faut noter que même les enseignants ont parfois des difficultés à enseigner dans la langue française ou anglaise.

La banque mondiale, après des tests menés auprès des enfants, a démontré dans un rapport sur la pauvreté des apprentissages, qu’ à l’âge de 10 ans, 70% des enfants des pays à revenus faibles ou intermédiaires sont incapables de comprendre un texte simple. En Afrique subsaharienne, bien que la scolarisation ait progressé depuis les années 2000, on note toujours une forme de médiocrité dans cette scolarisation. Cela est dû au fait que plus de 50 % des enfants n’ont pas les compétences de base attendues en fin de primaire. Cela explique donc les difficultés que rencontrent ces enfants africains dans les établissements scolaires. Ils sont donc obligés d’aller apprendre à lire-écrire-compter dans une langue qui est totalement différente à leur langue de base.

Or, cela semble être un problème pour le développement durable. Nous savons tous que le principe du développement durable est de ne jamais laisser personne de côté. Le fait pour ces enfants de venir apprendre dans les langues étrangères dévient une sorte d’exclusion. En tenant compte de cette situation, et ayant pour connaissance que le facteur linguistique joue un rôle important dans la réussite des enfants, que devrons-nous faire ? Ou quelle solution adopter ?

Le plurilinguisme ou multilinguisme en milieu scolaire comme moyen d’inclusion linguistique

D’abord, il nous faut intégrer les langues locales dans l’enseignement. En effet, Les enfants apprennent mieux lorsque la première langue d’enseignement est leur langue maternelle. Les résultats des évaluations des apprentissages montrent que lorsque les langues parlées à la maison et à l’école ne sont pas les mêmes. L’utilisation de la langue maternelle en classe améliorera la participation des élèves et augmentera la probabilité que la famille et la communauté s’impliquent dans l’apprentissage de l’enfant.

Ensuite, nous devons favoriser l’apprentissage des langues étrangères telles que l’anglais. En effet, apprendre une langue étrangère, c’est s’ouvrir à de nouvelles cultures et ainsi porter sur l’autre un regard neuf, plus tolérant. Cela permet également de développer un véritable esprit critique vis-à-vis de notre système social. En tant que troisième langue la plus parlée à travers le monde, l’anglais est très répandu. Il est enseigné dans plus de 118 pays et est parlé par plus de 360 millions de locuteurs natifs, en plus d’être fréquemment utilisé comme langue commerciale ou diplomatique internationale. C’est la langue de la science, de l’aviation, de l’informatique, de la diplomatie et du tourisme. Mais c’est, par-dessus tout, la langue de la communication internationale, des médias et d’Internet. Nos enfants se doivent donc de l’apprendre pour s’ouvrir sur le monde.

Enfin, pour qu’ils puissent mieux s’instruire, les enfants doivent aussi bénéficier de programmes inclusifs et respectueux des particularités culturelles, ainsi que de supports pédagogiques rédigés dans une langue qu’ils connaissent . Nous pouvons par exemple organiser des jeux concours en langue locale.

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En somme, il faut noter que le plurilinguisme est un moyen important d’inclusion linguistique à l’école. En encourageant les enfants à apprendre et à utiliser plusieurs langues, cela va aider à créer un environnement éducatif plus inclusif et équitable. Les enfants qui parlent des langues étrangères peuvent parfois se sentir exclus, mais en valorisant leur diversité linguistique, cela va les aider à se sentir inclus mais aussi valorisés. Il peut aider les enfants à mieux comprendre et à apprécier les différentes cultures et communautés. Le plurilinguisme est un moyen important de promouvoir l’équité et l’inclusion dans l’éducation et il est important de l’inclure dans les systèmes éducatifs dès la base.

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Par les facilitatrices NVC du Groupe de travail Inclusion linguistique

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