Le droit à l’avortement : un enjeu de santé et de liberté

Qu’est-ce que l’avortement ?

L’avortement, également connu sous le nom d’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse), est l’acte médical ou chirurgical visant à mettre fin à une grossesse de manière volontaire. C’est un choix personnel et parfois difficile, souvent pris dans des circonstances complexes. Selon les Nations Unies, l’accès à des services d’avortement sécurisés et légaux est un droit fondamental de chaque individu.

Pourquoi en discuter ?

Selon le rapport de GUTTAMACHER INSTITUTE , les chiffres sur l’avortement clandestins en Afrique subsaharienne et leurs conséquences sont alarmants. Il est plus que évident que le droit à l’avortement est un enjeu crucial qui touche à la fois la santé et les droits des femmes, ce droit doit être accordé à toutes les femmes afin d’être pratiqué dans des conditions sécurisées.

Il s’agit d’un sujet complexe qui nécessite une réflexion approfondie pour parvenir à des politiques et des décisions qui respectent les droits et les besoins de toutes les personnes concernées.

La discussion sur l'avortement est essentielle pour plusieurs raisons importantes

  • Vulgariser les droits reproductifs : L'avortement est un aspect central des droits reproductifs des femmes. Les femmes devraient avoir le droit de prendre des décisions éclairées sur leur propre corps, y compris la décision de poursuivre ou de non une grossesse. Les discussions sur l’avortement sont donc liées à la liberté individuelle et à l’autonomie des femmes.

  • Améliorer la santé publique : Les discussions sur l'avortement sont liées à la santé publique, car il est crucial de veiller à ce que les avortements soient réalisés dans des conditions sûres et légales. L'absence d'accès aux avortements médicalement supervisés peut entraîner des risques graves pour la santé des femmes.

  • Promouvoir l’Éthique et valeurs : L'avortement soulève des questions éthiques et morales. Les opinions sur cette question varient considérablement en fonction des croyances religieuses, des valeurs personnelles et des convictions éthiques. La discussion permet d'explorer ces perspectives diverses et de trouver un équilibre entre les droits individuels et les considérations éthiques.

  • Pour des raisons politiques et de législation : L'avortement est souvent un sujet politique important. Les lois réglementent l'avortement variante d'un pays à l'autre et d'un État à l'autre, ce qui fait de la discussion un moyen de comprendre et d'influencer les politiques publiques.

  • Pour réduire les risques : Les discussions sur l'avortement offrent également l'occasion d'aborder des questions liées à la prévention des grossesses non désirées. L'éducation sexuelle, l'accès à des moyens de contraception efficaces et l'information sur les droits reproductifs sont des sujets connexes.

https://www.who.int

La légalité de l’avortement

  • La légalité de l’avortement en Afrique subsaharienne s’inscrit le long d’un continuum, allant de l’interdiction absolue à l’autorisation sans restriction de motivation. En 2019, 92% des femmes en âge de procréer de la région vivaient dans les 43 pays dotés de lois fortement ou modérément restrictives (c’est-à-dire allant de l’interdiction totale de l’avortement à son autorisation pour sauver la vie d’une femme ou préserver sa santé).

  • Le Protocole de Maputo de 2003 de l’Union africaine, seul instrument d’affirmation des droits humains formulé de manière prescriptive sur les critères d’admission à l’avortement, a probablement contribué, ces 20 dernières années, à l’élargissement des bases légales de l’avortement dans 21 pays.

  • Depuis l’adoption du Protocole, sept pays ont réformé leurs lois pour respecter (et dépasser pour un pays) les bases légales pour l’avortement sécurisé préconisées par l’Union africaine, consistant à autoriser l’avortement lorsque la vie ou la santé physique ou mentale de la femme est menacée, ainsi que dans les cas de viol, d’inceste et de malformation fœtale grave.

Notre appel à l'action pour l'avortement sûr et légal en Afrique

Nous appelons tous les acteurs, des gouvernements aux organisations de la société civile, en passant par les dirigeants communautaires, à s'unir pour créer un environnement où les droits des femmes sont respectés et où l'avortement sûr et légal est une réalité. Il est temps de protéger la santé et les droits des femmes en Afrique par:

  • la décriminalisation de l'avortement : nous appelons les gouvernements de la région à réviser les lois qui criminalisent l'avortement. La décriminalisation de l'avortement est essentielle pour garantir l'accès à des soins médicaux sûrs et de qualité.

  • l’accès universel à des soins de qualité : nous exhortons les autorités à veiller à ce que tous les individus aient accès à des soins d'avortement sécurisés, quel que soit leur statut économique ou social.

  • l’éducation sexuelle complète : nous exigeons une expansion de l'éducation sexuelle complète dans les programmes scolaires et au sein de la communauté. L'information précise et impartiale est essentielle pour la prévention des grossesses non désirées.

  • le soutien aux femmes en situation de détresse : nous appelons à la mise en place de services de soutien, y compris des conseils, pour les femmes en situation de détresse face à une grossesse non désirée.

  • la réduction des barrières : nous exigeons la réduction des barrières financières, géographiques et sociales qui entravent l'accès à des services d'avortement de qualité.

  • la lutte contre les stigmatisations : nous invitons les médias, les dirigeants religieux, les communautés et les individus à mettre fin à la stigmatisation entourant l'avortement et à encourager un dialogue ouvert et compatissant.

  • l’égalité des sexes et autonomie des femmes : nous soulignons l'importance de promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomie des femmes, ce qui inclut le droit de décider de leur propre corps.

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Par Grâce L. SEKOU

Ambassadrice NVC au TOGO

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