Accès à un internet plus sûr en RDC, Quel enjeu pour les zones rurales ?
Internet est un ensemble des réseaux mondiaux qui permet une connexion à travers des ordinateurs, de téléphones et à des serveurs dans le but d’émettre une communication au moyen de Protocol de communication commun (IP), avec ses services de messagerie, web et de groupes de discussions.
Internet sert à communiquer, s'informer, se divertir et se procurer des biens ou des services au moyen virtuel.
Le nombre d’utilisateurs d’Internet n’a cessé d’augmenter sur l’ensemble du continent africain dans les dernières années. Entre 2011 et 2018, son taux d’utilisation a plus que doublé, passant de 13,5 % à 28 %. Malgré ces avancées majeures, le continent démontre des lacunes significatives en matière d’infrastructures permettant de fournir un service Internet rapide et stable.
L’utilisation d’Internet en Afrique est en hausse fulgurante depuis une décennie. Le Maroc est le pays du continent où le pourcentage de la population utilisant Internet est le plus élevé, avec 62 %.
De manière générale, il est très difficile de fournir un service Internet dans les zones reculées à l’intérieur des terres, puisqu’il n’y a pas d’infrastructures qui le permettent. De ce fait, la plupart des individus vivant dans des zones rurales se voient privés de ce service pouvant être considéré aujourd’hui comme « essentiel ».
En plus d’être limitée dans son nombre d’infrastructures permettant de desservir Internet, l’Afrique doit aussi composer avec le fléau de l’instabilité électrique. L’augmentation grandissante du nombre d’internautes engendre une hausse de la demande en consommation énergétique.
Les prix d’Internet pour la population des pays enclavés sont très élevés lorsque les gouvernements décident de ne pas subventionner ce secteur. Mais aussi, considérant le pouvoir d’achat de la population dans plusieurs pays africains le prix d’internet demeurent aussi élevé, ce qui limite l’accès à de services internet plus sûr et stable.
« Internet et développement »
Selon les experts du secteur, le faible taux de pénétration d’Internet constitue un frein au développement pour un pays.
Du point de vue des échanges commerciaux, par exemple, Internet permet le e-commerce ou commerce à distance, grâce auquel ventes et achats se font via le réseau, produisant des gains de temps et d’argent, ceci un moyen favorisant la justice économique, ainsi que l’accès à la technologie aux femmes et jeunes filles marginalisées en particulier.
La vente à distance permet aussi en effet de diminuer les charges des commerçants qui, à leur tour, réduisent les coûts des marchandises. Internet permet de supprimer les coûts comme les frais de transport qu’engendrerait un déplacement.
Sur le plan administratif, Internet offre également d’énormes facilités, notamment dans la centralisation des données ou en rendant plus faciles les démarches administratives.
On peut compter d’autres avantages dans les domaines de l’éducation, avec l’enseignement à distance ou la télémédecine pour sauver de vies dans certaines où les routes peuvent impraticable ou pendant les confinements due à des pandémies ou épidémies.
La RDC est l’un des pays du continent africain qui détient encore le plus grand écart de connectivité entre les zones rurales et urbaines si l’on s’en tient au rapport de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) intitulé « The State of Mobile Internet Connectivity 2020 ». Dans ce rapport, le GSMA déplorait le fait que le taux de pénétration d’Internet mobile n’était que de 16% en milieu rural contre 40% en zone urbaine dans plusieurs pays du continent africain.
En effet, en 2020, l’activité économique en Afrique a été secouée par la pandémie mondiale du coronavirus. La RDC a connu au moins quatre vagues de contaminations depuis la détection du tout premier cas Covid-19 en mars 2020. Ces vagues ont amené le pays à mettre en place de nombreuses restrictions notamment pour ce qui est du déplacement des populations à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Toutefois, comme dans bien de pays du continent, le secteur des télécommunications a bien résisté à la crise et pourrait faire des zones rurales de véritables bassins économiques en accélérant la transformation de l’agriculture, principale source de richesses. Sachant qu’avant la crise du Covid-19, le numérique changeait l’économie mondiale et les systèmes agroalimentaires faisaient partie de cette transformation, notamment en Afrique. Avec la Covid-19, cette tendance s’est accélérée.
Problématique sur l’accès à un internet plus sûr en RDC
En 2011, la République Démocratique du Congo (RDC) Moins de sept cent mille Congolais ont pu avoir accès à Internet en RDC, sur quelque soixante-dix millions d’habitants, soit moins de 1% de la population. Ces statistiques ont été fournies par la Radio Okapi par une source officielle sous couvert d’anonymat. Selon elle, le taux de pénétration d’internet en RDC était très faible et se serait situé à 0,87% en 2011.
En 2018, la population n’avait toujours pas un accès suffisant au web et aux réseaux sociaux, et près d’une vingtaine de jours après les élections générales, le gouvernement congolais avait bloqué l’accès à internet mobile sur l’étendue du pays à travers ses opérateurs mobiles, selon eux, en vue d’éviter la divulgation de certaines informations officielles. Cette situation a ralenti du point de vue des échanges commerciaux, par exemple, Internet permet le e-commerce ou commerce à distance, grâce auquel ventes et achats se font via le réseau, produisant des gains de temps et d’argent.
Entre 2021 et 2022, la République démocratique du Congo (RDC) a connu un taux de pénétration de l’internet de 17,6% de la population globale ; ce qui constitue un bond de 25,4%.
La politique prônée par l’actuel chef de l’Etat et qu’applique le gouvernement actuel ; Sama Lukonde, à travers le ministère du Numérique créé pour la première fois dans l’histoire du pays a fait savoir que l’universalité de l’internet est une préoccupation majeure de la politique d’inclusion numérique au sein du pays. A cet égard, la RDC fait face, comme d’autres pays de la région, à une fracture numérique due notamment à un faible taux d’accessibilité à internet plus dans les zones rurales et dans les zones urbaines la problématique demeure plus au niveau de l’accessibilité économique.
Plus de 20 millions de personnes non connectées
Ces chiffres d’utilisateurs révèlent que plus de 20 millions de personnes, soit plus de 65% de la population de la RDC, en outre l’autre facteur est la concurrence de grands pôles de connectivité, étant entendu que les parties couvertes sont essentiellement les grandes villes.
Le faible taux de pénétration d’Internet en RDC constitue un frein au développement pour le pays. Et pour la promotion des droits de chaque citoyen particulièrement les droits des femmes et jeunes filles marginalisée se trouvant dans les zones rurales, sans connexion internet, sans téléphone portable pouvant les permettre d’être connecté et faire savoir au monde ce qu’ils vivent, d’avoir accès à l’information du pays et d’autres services économiques au reste au monde.
La promotion d’un Internet plus sûr, quel enjeu pour la promotion des droits des femmes et jeunes filles marginalisées ?
Les pays de l’Afrique francophone sont des pays où se vivent de multiples conflits armés et intercommunautaires à la base de violence sexuelles et celles basées sur le genre à l’égard des femmes et jeune filles. Ces violences sont plus observées dans les zones rurales qu’urbaines, car ces zones sont souvent enclavées politiquement et administrativement et où plus de 75% de la population dont parmi les femmes et jeunes filles n’ont pas un accès sûr non seulement à l’internet, mais aussi aux téléphones portables et à l’Electricité.
En cette Journée Mondiale d’un Internet plus sûr, nous voulons encore rappeler à tous les acteurs locaux, nationaux, Régionaux et Internationaux que les milieux ruraux ont aussi droits aux services d’internet mobile plus sûr et stable à un coût abordable pour tous et tous ces acteurs doivent parvenir à favoriser aussi le développement économique et social de ces populations à travers l’accès à l’internet.
Selon Oumar S Diallo, Expert en digital business, le monde rural représente un fort potentiel pour de nombreux produits et services numériques. Le succès du mobile money illustre parfaitement cet état de fait. Le téléphone portable et le réseau mobile sont là pour améliorer l’inclusion financière des ruraux. Ils ont désormais accès à des services comme l’épargne, le crédit, l’assurance, etc. Des services que les prestataires traditionnels (banque, assureurs, etc.) n’arrivaient pas à leur rendre accessibles. Cela montre bien que l’accès à la connectivité internet aura des effets plus que bénéfiques dans les régions les plus reculées.
Tous engagés pour la promotion de l’accessibilité à un Internet plus sûr dans tous les coins et recoins du Continent Africain pour la lutte contre les inégalités dans toutes ses formes.
Suivez Nos Voix Comptent sur les réseaux sociaux et les médias et devenez membre afin d'amplifier les besoins et priorités des filles et femmes d’Afrique subsaharienne francophone.
Par Déborah Mupita
Ambassadrice NVC, RD Congo