LA DÉVIANCE JUVÉNILE AU CAMEROUN : l’entreprenariat jeune comme piste de solution ?

 

Une bande de jeunes et adolescents délinquants se livrent à des actions répétitives de violence et de vandalisme semant la terreur ainsi que le trouble sur leur passage dans la ville de Douala.

Le dernier acte à date remonte au lundi 12 décembre aux environs de 14 heures, un groupe de jeunes de 10 à 20 individus à visage découvert armés de gourdins, machettes et de couteaux font irruption dans un vacarme indescriptible dans l’enceinte de l’hôpital laquintinie emportant à leur passage la dépouille d’un des leurs décédé suite à une altercation avec les forces de maintien de l’ordre la veille.

L’âge de ces jeunes varie entre 10 et 27 ans. Ce sont pour la plupart des enfants vivant ou sillonnant les rues du quartier Makéa dans le deuxième arrondissement de Douala (capitale économique du Cameroun). Ces jeunes déseouvrés se sont constitués en gang et sous l’emprise de stupéfiants se livrent à des crimes et des exactions qui conduisent parfois à un incivisme caractérisé menaçant la paix et la sécurité des populations riveraines.

Quelles sont les causes de cette décadence juvénile ?

Plusieurs facteurs sont imputés à cela ; en première instance la déstructuration de la cellule familiale. La famille ne joue plus son rôle d’encadrement on constate un relâchement du contrôle parental voir un abandon total des parents laissant ainsi les jeunes livrés à eux-mêmes. En quête de leur épanouissement personnel, les jeunes se lancent à la recherche de « modèles » et cette quête les expose à l’influence négative des réseaux sociaux et programmes télévisuels. Le chômage est une autre des causes de cette décadence juvénile. Pour ceux en âge de chercher un emploi après avoir passer leur diplôme de fin d’études supérieures se retrouvent butés à ne rien faire malgré les charges et pressions sociales grandissantes.

Une jeunesse en pleine crise existentielle

La violence urbaine n’est qu’une conséquence du mal être dont souffre les jeunes dans les quartiers dits défavorisés mais aussi dont les graines sont plantées en toute cette jeunesse délaissée et incomprise du monde des adultes. Cette violence démontrée est un cri de détresse ; une demande d’aide un appel au secours de la part de cette jeunesse sans repères ni gouvernail, cette jeunesse qui ne rêve plus et qui se lance à corps perdu dans la recherche de l’avoir et du paraitre que celle des valeurs morales et de l’être.

Au soir de la 57 e Edition de la jeunesse au Cameroun, nous nous devons de prendre nos responsabilité face à ce phénomène réel qui n’est pas un cas particulier du Cameroun mais se retrouve en Afrique et par de là le monde; nous en tant que jeunes, parents, responsables d’éducation et d’enseignement, gouvernements nationaux et internationaux, organisations de la société de la société devons prêter une oreille attentive au cri d’alarme qui retenti. Nous devons retourner à une éducation morale et civique dans nos familles dans nos écoles et dans nos sociétés. nous nous devons de renforcer le contrôle parental, créer des espaces de loisirs et d’activités scolaires et extra scolaires, créer des centres d’écoute et des foyers pour les jeunes , améliorer les services de santé pour les jeunes , améliorer les procédures d’adhésion aux orphelinats aux familles d’accueils et les soutenir par tous les moyens possibles tout en faisant auprès d’eux des contrôles de suivi et de qualité , veiller à la réinsertion sociale des enfants de la rue etc…. comment pouvons-nous demeurer silencieux face à une telle déchéance ?

Nous sommes interpellés par la réalité de ce phénomène grandissant. Pendant que ces jeunes se livrent à la dépravation des mœurs, d’autre par contre gagnent en expertise et brillent par l’excellence dans plusieurs domaine de la vie tel que : l’entrepreneuriat.

Entrepreneuriat jeune

La notion d’entrepreneuriat pour les jeunes camerounais sans distinction d’âge et de sexe, est devenue une véritable arme de bataille dans la voix de l’autonomisation financière. Cette entreprise jeune qui grave les échelons dans le monde des affaires en milieu jeune, est en pleine floraison sur le triangle nationale. Les jeunes porteurs de projet continuent de faire le porte à porte dans l’exploit de pouvoir concrétiser leurs projet. Pendant que les jeunes entrepreneurs visent la voix de l’excellence. Aucun secteur d’activité n’est en reste car, comme son nom l’indique, l’entrepreneuriat est un domaine multidimensionnel. Il est important de noter que le gouvernement joue un rôle crucial dans cette visée de l’entrepreneuriat jeune.

POURQUOI LES JEUNES DOIVENT-ILS ENTREPRENDRE ?

« le travail éloigne de nous trois maux : le vice, l’envie et le besoin. »

L’engorgement de la fonction publique a permis à ces jeunes de prendre consciences et d’ouvrir les yeux sur le fait que, le secteur public à lui seul ne présente pas un gage de la réussite. Le pourcentage élevé des jeunes diplômés dont la quasi-totalité se trouve dans une situation de chômage extrême ; la difficulté d’admissibilité au concours ainsi que de l’insertion des citoyens camerounais aux emplois publics, sont les raison prépondérantes qui les insistent davantage à agir par leurs propres ressources. Oui, nous savons bien que, nous les jeunes sont animés par l’idée d’indépendance ou encore de l’autonomisation financière. Le besoin d’argent que nous manifestons et exprimons est souvent plus intense que l’attente qui perdure dans le processus d’intégration. Le jeune doit saisir des opportunités d’ouverture à la jeunesse que l’État met sur pied pour promouvoir l’entrepreneuriat jeune. Il se doit de s’ouvrir au secteur privé qui permet aux jeunes de jouir d’une parfaite autonomisation. Si nous tenons à produire c’est certainement pour une cause : s’enrichir

COMMENT ENTREPRENDRE ?

Tout part d’une idée de structuration, qui permet au jeune de mener une étude individuelle ou crée un cercle de regroupement favorisant le travail en équipe. Celle-là fut adaptée par un bon nombre de jeunes camerounais tel le cas de FINA MODE, SA’ARE GETZNER, WOILA ÉCRIT, AMAIZING WOILA, TRÉSOR DE BEAUTÉ… ces différentes structures ont choisi d’investir dans des secteurs d’activités multiples et au choix.

LES SECTEURS ET LE TYPE D’ENTREPRENEURIAT

Au Cameroun, les jeunes exercent le plus dans l’entrepreneuriat social et public, qui proposent des services ou des solutions aux besoins de la société. Cette préférence s’accommode de la viabilité et la fiabilité dans une activité ayant marqué l’esprit du jeune entrepreneur. C’est ainsi que la couture, la mercerie, la décoration, les salons de coiffures, les boutiques, la vente de produits promotionnels l’agriculture, l’élevage … semblent être les plus prisés par ces citoyens. Certains sont animés par des innovations technologiques et l’idée de création visant la mécanique.

LA MISE SUR PIED D’UN PROJET ET D’UN BUSINESS PLAN

Avant le montage des leurs projets, ces jeunes entrepreneurs ont pris connaissance des aspects socio-économiques qui a permis de les accueillis dans ce monde nouveau. Pour la réalisation de leurs projets, les entrepreneurs ont procédés par l’élaboration du projet en question et la définition du business plan. Ceci les a permis d’évaluer les mécanismes nécessaires du montage en élucidant les moyens et les techniques requises. Cette phase permet de juger ces outils matériaux, physiques et financiers.

LE FINANCEMENT

Plus d’un, ont commencé à entreprendre avec un fonds de commerce compris entre 10000FCFA à 50000FCFA sans l’aide de qui que ce soit. D’autre par contre ont profité des financements, des conventions ainsi que des aident que le gouvernement octroie aux jeunes avec la collaboration de leurs partenaires (ONG, CENTRE DE FORMATION, LES ASSOCIATIONS). C’est dans cette logique que le MINISTÈRE DE LA JEUNESSE ET DE L’ÉDUCATION CIVIQUE(MINJEC) du Cameroun soucieux, de la réduction du chômage accompagne les jeunes en promouvant l’entreprenariat. Il réquisitionne les dossiers de projets, qu’ils procèdent par l’étude et la sélection des projets bien battu. Les personnes ayant été retenu vont observer une séquence de formation allant de 1à 2 ans maximum. Il a contribué à la formation et à l’insertion d’un nombre considérable des jeunes, avec le soutien de certain partenaire tel que le NFPA (Program Manager appointed for the construction Project) Le centre Multifonctionnel Des Promotions Des filles ( CMPJ) enregistre environ 65% des jeunes formés dans la région de L’Adamaoua, l’ONG APROSPEN (Action pour la Promotion de la Santé, la Production et l’Environnement) est à 12mille producteurs de pommes appuyés par la GIZ de Bankim à Mbé. Les entrepreneurs et les start-upeurs dont les projets ont retenus l’attention du jury lors, de la 1 ERE édition du congrès international pour la promotion de l’entrepreneuriat jeune au Cameroun le 17 décembre 2020 à Mbangoulap , ont bénéficiés d’un financement de 3millions de FCFA.

LE DÉVELOPPEMENT D’ESPRIT D’OPTIMISME

Il n’a pas été facile pour ces jeunes de graver les échelons et de surmonter les faillites. Mais ils ont su garder la tête haute tout en croyant à leur détermination. D’autre on abandonné au premier échec. Et comme l’échec n’est pas une fatalité, d’autre ont tenu le coup , tout en se dotant d’une bonne organisation, de la patience, et du risque qu’il faut pour avancer. Aujourd’hui, ces jeunes profitent largement de la largesse étatique et du fruit du travail bien fourni et entretenu. Le gain mensuel qu’ils reçoivent oscille de 50000 FCFA à 100000FCFA. C’est vrai que dans la vie il faut croire à ses rêves mais il faut savoir abandonner lorsque ça ne tient pas et se rivé à une autre chose. Ce n’est pas toutes les portes qui s’ouvrent à nous, raison pour laquelle nous devions être patients et optimiste. Être garant de soi-même et ne rien attendre ou envié à l’autre.

Il est temps que les jeunes se réveillent de ce profond sommeil qui les maintiennent dans une attente d’intégration dans la fonction public, qui sera une attente aussi vaine de tous les temps. Ils doivent se munir de l’esprit de l’autonomisation et de la bonne fonction, en murissant l’idée d’entrepreneuriat. Le gouvernement doit sensibiliser et incorporer l’entrepreneuriat jeune dans les structures éducatives afin s’assurer l’autonomie financière qui contribuera à la limitation des actes ignobles et les déviances qui naissent au jour. 

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Dr Jessica NGO SECBE

Nadia YADJI

Ambassadrices NVC du Cameroun

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